Modernisation des administrations publiques / Interview Université des Comores

« Numériser l’administration de l’UDC est un vrai challenge pour nous » - Ibouroi Ali Tabibou, administrateur de l’Université des Comores

Dans le cadre de la numérisation de l’administration publique, l’administrateur de l’Université des Comores s’est longuement exprimé sur la numérisation de son institution. Selon Ibouroi Ali Tabibou, tout a commencé depuis l’avenu de la pandémie de la Covid-19 en 2019. Dans cette interview, il nous a parlé des perspectives de l’UDC dans la numérisation mais aussi de ses avantages dans l’administration. 

L’Etat a mis en place au sein de l’ANADEN, le département Informatique de l’Etat, qui a eu à définir un plan d’action visant à moderniser l’administration publique au niveau infrastructure, à travers la digitalisation et l’informatisation des administrations publiques. Parmi ces initiatives, la mise en place de la plateforme numérique dédiée à la modernisation de l'administration nommée Mungagnyo. Elle vise à dynamiser certaines procédures administratives au niveau des institutions d’Etat afin d’optimiser la productivité des administrateurs. Les fonctionnalités de base de la plateforme sont: la prise de rendez-vous en ligne pour les institutions gouvernementales, la demande d’ordre de mission, ainsi que la publication des nouveaux décrets et arrêtés.

Au cours de ces dernières années, beaucoup d’institutions publiques comoriennes ont connu une digitalisation ainsi qu’une modernisation de leur service, qu’en est-il de votre institution ?

Ibouroi Ali Tabibou : Nous avons mis en place un schéma directeur sur la numérisation et nous avons également implanté un plan stratégique sur la numérisation et nous avons consacré un axe principalement pour la numérisation à l’Université des Comores. Egalement, nous avons pondu un plan qui nous a permis de décliner quelques activités. Ainsi, nous avons réussi, avec un outil, de lancer les préinscription et inscriptions en ligne. Ce qui est déjà un pas important vers la numérisation. Nous finalisons en ce moment une application qui nous permettrait de gérer la gestion des ressources humaines de l’Université  et un dernier outil que nous venons de lancer qui nous permettra par la suite d’avoir un œil sur la comptabilité. Dans le volet pédagogiques et avec l’appui de nos partenaires, nous sommes dans une phase pilote pour des formations hybrides : une partie présentielle et une partie en ligne. Cela où nous sommes sur le plan de numérisation à l’horizon 2024. 

Quel a été l’élément déclencheur de ces travaux de modernisation ?

I.A.T : Nous vivons dans l’ère du numérique et l’UDC ne peut pas se détacher et vivre isolé de cette orientation. Un cas concret nous a permis de nous lancer directement dans cette activité et c’est la Covid-19. Cette pandémie nous a permis de changer notre façon d’enseigner même nos habitudes ont changé. Et c’est ce qui nous a permis de se lancer dans cette dynamique. 

Est-ce que ces initiatives s'alignent avec la vision du chef de l’Etat pour un Comores numérique d’ici 2028?

I.A.T : Parfaitement, nous nous sommes alignés dans la mesure où dans le document stratégique numérique, c’est de numériser les administrations publiques et nous en faisons parti. Et l’Université des Comores est dans la voie car nous ne pourrons pas rester isolé et que nous ne pourrons pas nous détacher des orientations du gouvernement. Et c’est la raison pour laquelle nous avons acté et nous avons entré dans la voie qui a été tracée par le gouvernement comorien. 

Quel impact le numérique a-t-il sur l’optimisation des procédures administratives au sein de votre institution?

I.A.T : C’est une question assez intéressante dans la mesure où nous travaillons évidemment avec la rapidité. Aujourd’hui, on peut contrôler et gérer tout ce qui se passe au sein de l’Université, qui est rappelons le, éparpillé dans divers sites. Savoir ce qui se passe à Patsy et savoir ce qui se passe à M’vuni et suivre tout cela en temps réel, c’est très important pour nous. Et je peux dire que la numérisation nous permet de jouer ce rôle parfaitement. Je pense qu’à travers la numérisation, on peut sortir des blocages, tracasseries ou des difficultés liées au transport. Et numériser l’administration de l’UDC est un vrai challenge pour nous. 

Comment vos administrateurs s’adaptent-ils à ces changements? Quelles difficultés avez-vous rencontré?

I.A.T : La gouvernance numérique nous permet de savoir ce qui se passe dans les îles et dans les sites. Et c’est très important. Mais tout changement rencontre une certaine difficulté et surtout une certaines résistance mais nous essayons d’aller plus. Mais les administrés comprennent la nécessité de numériser l’administration bien qu’il y ‘ait des difficultés notamment des difficultés d’équipement et dans la formation. Mais avec l’appui de nos partenaires, nous avons lancé des formations pour permettre à nos administrés d’être à jour d’ici l’horizon 2028. 

Quelles sont vos perspectives d’avenir pour une administration efficace et productive?

I.A.T : La première des choses à dire, c’est la mise en œuvre du projet qui peut paraitre comme une difficulté qui n’en est pas une. Nous voulons à tout prix numériser l’UDC d’ici 2028 notamment une administration qui sera sure et d’être au rendez-vous. Nous voulons aussi avoir une université qui doit être un model, puisque quand on parle d’une administration publique, l’université représente un élément essentielle. C’est donc une visibilité que nous somme entrain de vouloir montrer et que nous sommes entrain de parfaire. Egalement, ça peut être un domaine qui nous permettra d’être en lien avec nos étudiants. C’est beaucoup plus important à le souligner. 

Un dernier mot

I.A.T : Je voudrais quand même souligner qu’ici à l’université des Comores, nous croyons au projet de numérisation. C’est la raison pour laquelle nous avons très rapidement contacté l’ANDEN pour qu’on puisse développer ensemble des programmes. Et parmi ses programmes, nous travaillons sur un grand projet notamment « un étudiant-un ordinateur ». Ce n’est pas facile, je le sais mais avec le concours des partenaires et du gouvernement comoriens qui a mis tous ses moyens, qui nous a permis d’avoir une vision, nous allons y arriver. C’est cette vision qui va nous permettre de réussir et avoir des résultats.