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Modernisation de l'administration publique/ Interview de la Directrice Générale de l'ANPI

" La digitalisation importante pour simplifier les procédures de création d’entreprise "

Tout comme les autres administrations publiques, l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANPI) s’est lancée dans la digitalisation. Selon la directrice générale, la modernisation de son institution permettra de simplifier les délais, réduire les coûts et réduire les étapes pour la création des entreprises mais aussi des autres processus.

A l’ANPI, l’administration a entrepris de digitaliser leur processus à deux niveaux. Sur le volet organisationnel interne, ils ont entrepris une digitalisation pour optimiser une autre façon d'archiver, pour doter du système d'informations et gérer également différentes interactions entre différents services. Le deuxième volet consiste à améliorer l'environnement des affaires. « Sur ce volet, on a travaillé avec la Banque Mondiale, le projet RCIP4 et l'ANADEN pour améliorer l'environnement des affaires. Notre priorité est la simplification des procédures administratives et assister les entreprises dans l’accomplissement des formalités notamment la création de l'entreprise », avance Nadjati Soidiki, la directrice générale de l’ANPI. 

Depuis plusieurs années,  la société s’est donné comme mission d’informatiser les procédures et cela a été rendu possible par le projet qui a mis en place plusieurs plateformes dont la plateforme du registre de commerce électronique. « En réalité, c’est une plateforme qui prend en compte l'ensemble du parcours du créateur d'entreprise via une interconnexion qu'on espère avec les différents services qui interviennent dans la création d'entreprise. Et bientôt, on aura la possibilité pour l’usager de créer son entreprise en ligne », précise-t-elle. 

Pour rappel, la digitalisation est tout un processus et cela ramène une simplification des procédures. « Depuis 2012, on a entrepris de simplifier les procédures de création d’entreprise parce que c’est essentiellement de quoi il s’agit. Il s’agit par ici de simplifier les délais, réduire les coûts et réduire les étapes », rappelle-t-elle. Et d’ajouter : « On a entrepris un certain nombre de mesures dont l’adoption d’un arrêté en 2012, qu’on a revu en 2019 et qui avait eu un effet. On était passé de 24 jours en moyenne pour créer son entreprise à 03 jours après l’adoption de l’arrêté de 2012. Mais en 2019, on a dû procéder à des réajustements parce qu’il fallait s’assurer que non seulement, on simplifiait les procédures mais qu’en simplifiant les procédures, on soit toujours en accord avec les textes réglementaires qui nous imposent un certains nombre de procédures et ce n’est pas quelque chose qui est forcément évident. Et on avait tellement simplifié qu’on ne se rendait pas compte qu’il y avait certaines étapes qui ne respectaient pas la réglementation. Du coup, on a dû revoir la procédure pour garantir que la procédure soit respectée de bout en bout. Donc on est passé de 05 jours pour créer son entreprise, qui est toujours beaucoup moins que les 24 jours initiaux ». 

Sur l’adaptation, elle montre que tout changement est difficile et ce type de changement l'est encore plus. « Nous sommes passés du tout papier à du tout dématérialisé. Cela implique de devoir travailler différemment pour des personnes qui parfois sont là depuis plusieurs années et qui se soient habituées à travailler d'une certaine façon. Il faut réapprendre finalement son poste donc la réticence est déjà dans le fait de changer », dit-elle, avant d’ajouter « la chance qu'on a eu sur ça comme je le disais, nous étions appuyé par un projet de phase d'étude qui a permis plus ou moins en grande majorité d’identifier tout ce qui pourrait représenter des blocages et les résoudre mais encore une fois quand on expérimente la solution il y a forcément des choses qui apparaissent qu'on avaient pas anticipé qui font qu'il y a des réticences qui peuvent se manifester. Avec la volonté nous sommes censés pouvoir enlever les obstacles ».

Selon elle, cette dématérialisation est un moyen également de pouvoir générer plus de recettes qui devront permettre à la plateforme de s'autofinancer. « Le défi est que par le biais de la pérennisation, les plateformes génèrent plus de ressources en trouvant des modèles économiques pour pouvoir les financer. Sinon on se retrouve dans des situations où on est assisté, on est appuyé et accompagné, pour mettre en place les plates-formes, puis arrive la fin de ces accompagnements car ils ont tous une fin et si on ne prépare pas les transitions, on ne réfléchit pas à quel model va-t-il permettre de financer, nous allons nous retrouver dans 1, 2 ou 3 ans à devoir revenir au point de départ », conclut-elle. 


Publication

Publiée le: 18/01/2023 à 03:01

Lieu: Moroni, Comores